J’ai pris une poignée de minutes tout à l’heure pour tracer les quelques traits qui vont structurer le mois d’avril de mon bullet journal. Il m’accompagne depuis septembre dernier, et il m’est salvateur. Une aide précieuse. Tout en traçant mes lignes au feutre orange, je me suis souvenue que je vous avais promis un article à son sujet.
Il n’y a rien de bien sorcier, mon bullet journal n’a rien d’une œuvre d’art comme on peut en voir beaucoup ici et là… Le mien est simple et fonctionnel, très efficace. Alors pour celles et ceux qui attendaient des idées pour enluminer leur journal de mille couleurs avec des petits outils de suivi à compléter, je ne suis pas la bonne école !
Je considère en effet que je n’ai pas le temps de dessiner, colorier, découper, coller, encadrer ou peindre dans mon agenda. J’essaye de développer ma fibre artistique et de me vider la tête autrement. Mon agenda est là pour m’aider dans mon organisation quotidienne et doit me soulager. Comme un fidèle assistant qui me dirait quoi faire et où signer en temps voulu.
Rien de bien sorcier donc, je vous l’ai dit, mais vous aviez été nombreux à manifester votre intérêt pour un article du genre. J’espère que cette méthode d’organisation pourra vous aider à être plus productif et à vous dégager du temps.
To-do lists de malheur
Ma vie professionnelle s’articule autour de trois activités : le blog, mon activité de freelance, et deux projets en lien avec la mode éthique sur lesquels je travaille depuis plusieurs mois. Je revêts ainsi une multitude de casquettes tout au long de ma journée. Je n’ai pas de routine, chaque jour amène son nouveau lot de projets et de choses à faire.
J’ai commencé à m’organiser avec un petit agenda tout ce qu’il y a de plus classique. Une semaine tenait sur une double page. J’y notais mes rendez-vous, physiques et téléphoniques, et les tâches dont c’était la deadline (publication d’un article sur le blog, travail à rendre à un client etc.). À côté, sur des feuilles volantes qui traînaient sur mon bureau, je faisais de temps en temps des to-do lists avec les tâches à plus ou moins long terme et le menu fretin. En général quand ma tête commençait à bouillonner et que je pressentais l’oubli de quelque chose.
Ces to-do lists servaient à me libérer l’esprit et à me soulager. Je voyais ainsi que ce que je me représentais comme une montagne de choses à faire, diverses et variées, plus ou moins prioritaires et importantes, tenait en fait sur une simple feuille de papier. Ça me permettait de souffler et, quand j’y pensais, de barrer fièrement les tâches accomplies de façon à évaluer mon avancement.
Mais les feuilles volantes se perdent, et elles ne sont de toute évidence pas faites pour recevoir à l’infini les nouveaux travaux à effectuer au fur et à mesure que les jours passent. Les to-do lists étaient un soulagement momentané, mais pas une méthode d’organisation.
J’ai tenu quelques mois avec ce petit agenda et ces to-do lists de malheur, que je complétais davantage pour un suivi que pour m’aider… Pour pallier cette absence d’outil organisationnel efficace, j’avais tout dans la tête. C’était le grand chambardement à longueur de temps, mes journées n’étaient jamais assez longues, et mes semaines beaucoup trop courtes.
Ma méthode
Et puis, intriguée par ce nouveau phénomène venu des États-Unis, je me suis intéressée au bullet journal. J’ai pris quelques idées de-ci de-là, acheté un cahier Leuchtturm1917 qui laissait libre cours à mon imagination, et j’ai composé ma méthode.
1. Le calendrier mensuel
Pour chaque mois, je dessine en deux temps trois mouvements un calendrier mensuel sur lequel je fais figurer les grands rendez-vous et déplacements. Je me sers également de ce calendrier pour travailler sur le planning de publication des articles de mes clients ou du blog. Cette double page me permet ainsi d’avoir en un clin d’œil une vue d’ensemble sur tout le mois et de pouvoir jongler et composer avec les différentes rencontres et événements.
2. Les tâches quotidiennes
Je découpe ensuite en deux les pages de mon journal (photo ci-dessous). Un jour correspond à une demi-page, cela me suffit. Et c’est là que la magie opère, prenez notes !
Je ne garde plus rien dans la tête, je pose tout sur le papier. Chaque nouvelle chose à faire est inscrite et programmée pour un jour de la semaine ou du mois. Dès qu’une nouvelle tâche me vient à l’esprit, je la positionne tout de suite à exécuter dans un futur plus ou moins proche en fonction de son degré d’urgence et du temps dont je dispose.
Si la répartition des travaux a été raisonnable et qu’il n’y a pas eu d’urgences de dernière minute à traiter (on dit qu’il faut garder 20 % de son temps pour répondre aux crises et contretemps éventuels), toutes les tâches du jour sont barrées à la fin de la journée. Si ce n’est pas le cas, je reporte et redistribue les tâches qui n’ont pas été effectuées sur les jours suivants.
Chaque matin donc, ma « to-do list » de la journée est ainsi déjà prête. Je n’ai plus qu’à me lancer dans les priorités du jour sans avoir peur d’oublier quelque chose.
3. Les listes
J’ai réservé 10 pages au début du journal pour des listes de toutes sortes à compléter dès qu’une nouvelle idée surgit : livres à lire, films à voir, idées d’articles, etc. Ces listes ne sont plus sur des feuilles volantes ou quelque part perdue sur une appli de mon téléphone, elles se baladent toujours avec moi et peuvent être enrichies à tout moment !
Les avantages
Cette organisation me permet de répartir la charge de travail en avance, de tout rendre dans les délais, et surtout de ne rien oublier. C’est simplissime, et pourtant salvateur !
1. Se vider la tête
Le premier avantage du bullet journal est incontestablement celui de se vider la tête des 33 000 choses encore à faire et à programmer. Une fois que c’est écrit, il n’y a plus à y penser. Plus besoin de se ressasser constamment les choses, ce qui aide à avoir l’esprit plus clair, à être plus efficace et concentré, et simplement à être plus serein.
2. Sérénité
Le deuxième avantage est également de taille : le bullet journal permet de lutter contre l’angoisse des entrepreneurs qui ont l’impression de n’en faire jamais assez. Une fois qu’on est arrivé au bout de la to-do list du jour, c’est terminé. On peut, comme dans un travail salarié classique avec des horaires, s’adonner à des activités de loisir, prendre du temps pour soi ou passer du temps avec les gens qu’on aime. Le bullet journal contribue à retrouver un équilibre que l’on est beaucoup à perdre lorsque l’on travaille pour soi, chaque heure non travaillée pouvant être perçue comme une heure perdue.
3. Ne rien oublier et gérer les priorités
Enfin, si l’on inscrit bien chaque tâche à effectuer dans son journal, il n’y a aucune raison d’oublier quoi que ce soit. On peut lui faire confiance pour l’organisation et se consacrer uniquement à la création et à la production de nos différentes tâches. Il fait le boulot d’un bon assistant sur lequel on peut s’appuyer.
Et vous, est-ce que vous vous êtes lancés dans l’aventure du bullet journal ? Est-ce que vous êtes plutôt team dessin ou team simplicité ?
*** Céline ***
Revenir à la base!
Les dessins et autres fioritures, si ça ne rend pas le BuJo plus clair, c’est du superflu!
Seule exception, selon moi : les récapitulatifs qui constituent une sorte de mémoire à long terme.
Ravi d’avoir lu cet article. J’utilise une variante très proche de cette méthode et je ne perd pas trop de temps à embellir mon journal professionnel. Je n’oublie presque plus rien. Projets et contacts ou listes restent bien en place ou sont barrés si nécessaire. Super !
C’est vrai que le fais de noter ce qu’il faut faire permet de mieux se concentrer sur la tache en elle-même. Comme tu le dis, cela permet de se vider la tête et d’être plus efficace.
Bon article !
Merci pour cet article. J’avoue que j’hésite à franchir le pas car je ne vois pas l’intérêt de « perdre du temps » à faire un « joli » agenda et à le remplir.
Pour ma part, j’utilise l’agenda Google pour les rendez-vous et événements (synchronisé sur l’ordi et le téléphone), les libellés (boîte mail et ordi) pour marquer visuellement ce qui est prioritaire / professionnel / personnel et un carnet où je note en fin de journée ce que j’ai fait ce jour-là et éventuellement quelques notes sur mes objectifs / intentions pour le(s) jour(s) suivant(s). Il est vrai que parfois je complète avec des listes sur feuilles volantes…
Ton approche minimaliste du bullet journal me plaît bien. Je vais peut-être tester pendant 3 ou 6 mois pour voir si ça m’apporte quelque chose ou non 🙂 Encore merci !
Bonjour Céline,
Je te remercie pour ton article. Cependant là où tu m’as perdue, c’est lorsque tu coupes ta page en deux. Pourrais-tu développer ou mettre une photo pour que je comprenne mieux ?
Je t’en remercie et te souhaite une très belle journée
Paula
Bonjour Paula,
C’est le verbe « couper » qui te perd sûrement un peu ! Il n’y a pas de ciseaux dans l’histoire ! Mon carnet est de format A5 et je trace un trait horizontal pour séparer chaque page en deux, tu as une photo juste en dessous du paragraphe. Une demi-page d’un format A5 me suffit pour les tâches d’une journée ! N’hésite pas si tu as d’autres questions !
Simple et efficace !
C’est le propre du Bujo à la base quand même ^^
J’ai utilisé un Bu’Jo’ pendant près d’un an et demi et ce mois-ci j’expérimente un mois sans lui. Et finalement, je préfère ; c’est moins chronophage et surtout, beaucoup moins culpabilisant ! Si je ne fais pas toutes mes tâches ou que je ne remplis pas tout le tracker, personne ne le sait, à part moi.. 😉
Et pour ceux qui oublient de remplir le journal.. tu as un truc??? Désespoir…,
Ta façon de gérer le bullet journal a l air claire et simple… si j’ arrivais à m astreindre à le remplir… j’ y penserai…
Tu n’oublies pas parce que tu l’as toujours avec toi et que c’est magique l’effet que ça fait : une fois que c’est écrit, tu n’as plus à y penser et à te dire « Ah oui mince, il y a ça à faire aussi ». Je suis aussi du genre tête en l’air, pourtant je n’oublie jamais de le remplir ! C’est une aide beaucoup trop précieuse !