Comment voyager slow ?

voyager slow

Comme vous le savez sûrement, nous partons d’ici quelques semaines pour un « tour du monde au ralenti ». Nous avons en effet décidé, puisque nous avons réussi à construire un cadre de vie qui nous donne davantage de maîtrise sur notre temps, de « voyager slow ». Sans prendre l’avion.

L’avion est un sujet extrêmement sensible pour quiconque cherche à réduire son impact environnemental. Car, et je suis la première à le penser et à le dire, chaque petit pas compte : manger des légumes de saison, diminuer sa consommation de viande, éviter le plastique, trier ses déchets et mieux, les réduire… Tous ces petits pas vers une consommation plus mesurée et responsable sont importants pour envoyer des signaux au marché, mais aussi parce qu’il faut bien commencer quelque part. Ne pas se décourager devant l’ampleur de la tâche et commencer là où c’est le plus facile pour nous, voilà ce qu’il faut faire…

Mais figurez-vous qu’il suffirait d’un seul trajet Paris-New York pour réduire à néant tous nos efforts de l’année tant l’empreinte carbone d’un tel trajet est épouvantable. C’est en tout cas ce que vous risquez de vous entendre dire quand vous parlerez avec enthousiasme de vos prochaines vacances au soleil. Avion et écologie ne font pas vraiment bon ménage. Je connais même un des experts signataires du dernier rapport du GIEC, conférencier de renom invité à toutes les tables rondes du monde, qui a décidé, face à l’urgence climatique, de boycotter au maximum ce moyen de transport.

Eh bien c’est ce que nous avons choisi de faire nous aussi : boycotter l’avion.

En faisant mes recherches pour préparer un tant soit peu le voyage, je suis tombée sur quelques alternatives et astuces vraiment chouettes pour voyager slow.

La marche

Le premier secret quand on cherche à voyager slow, c’est de profiter du chemin et de considérer le trajet comme une aventure à part entière au lieu de se focaliser sur l’arrivée.

La marche est bien sûr le moyen de se déplacer le plus lent, mais c’est aussi celui qui permet d’avancer à son rythme et d’avoir le mieux conscience de ce que l’on traverse. Randonner est l’une de mes activités favorites, et c’est avant tout parce que chaque pas me rappelle à l’instant présent et à ce qui m’entoure. Le concept même de la randonnée, d’ailleurs, est bâti sur l’intérêt du « chemin », et c’est ce qui en fait une activité si précieuse.  

Il y a des chemins de randonnées partout dans le monde, et même partout en France ! On peut choisir de partir pour un après-midi ou une semaine entière avec le sac-à-dos sur les épaules, et la satisfaction, physique et émotionnelle, de parcourir des kilomètres par la seule force de ses gambettes est immense. Le GR20 en Corse (180 km) ou le Tour du Mont Blanc (170 km) font partie des plus beaux sentiers de randonnées en France et constituent de véritables épopées à empreinte carbone nulle !

Le vélo

A bicyclêêêtteuuh…

Le vélo permet de couvrir de plus longues distances et d’aller plus vite, et il est un excellent moyen de découvrir une ville ou une région tout en expérimentant cette même exaltation tirée de l’effort. Cheveux au vent et le nez en l’air sur les pavés parisiens ou les yeux rivés sur le macadam dans un col des Pyrénées, il y a de quoi voir du pays en quelques coups de pédales !

Pour visiter une ville bien pentue ou même enchaîner les kilomètres et les dénivelés en gérant son effort sur de plus grandes distances, il y a même une solution miracle : le vélo électrique ! Il existe différents modèles de vélos électriques, des plus tout-terrain aux plus confortables. Il y en a vraiment pour tous les goûts, en fonction du terrain et de l’aventure que l’on cherche !

Pourquoi ne pas se prévoir le tour de Bretagne en vélo, ou même le tour de France pour des vacances plus longues… ou carrément un tour du monde ?

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Le train

Le train est la meilleure alternative à l’avion pour le ratio vitesse/impact écologique. Tout dépend bien sûr de ce qui l’alimente (électricité, charbon…), mais il reste dans tous les cas bien plus propre en terme de gaz à effet de serre.

Et puis c’est tellement agréable de s’asseoir dans un train et de se laisser porter en regardant le paysage défilé par la fenêtre ! C’est aussi une façon de découvrir un pays et c’est par exemple ce que nous allons faire en empruntant le Transsibérien en Russie au mois de juin. Ce train traverse un pays gigantesque et des landes peu hospitalières, ça promet d’être une expérience hors du temps !

Si le train coûte bien plus cher que l’avion, c’est avant tout parce que, scandale, le kérosène n’est pas taxé. L’avion est le moyen de transport le plus polluant et le carburant utilisé n’est pas taxé. On marche sur la tête. C’est moche.  

Cela dit, en préparant mon voyage, j’ai découvert un moyen absolument génial de voyager en Europe avec le train, et pour pas trop cher : les pass Interrail ! Le pass couvre 22 pays en Europe, et il est possible d’acheter un pass pour un ou deux mois avec des trajets illimités entre et dans tous ces pays. Je n’avais jamais entendu parler d’un truc pareil, et j’ai pensé que ça pourrait en intéresser plus d’un par ici !

Le bateau-stop ou le cargo

Comment allons-nous traverser les mers et les océans pendant notre tour du monde sans avion ? C’est de loin la question qui revient le plus souvent.

Là aussi, j’ai découvert un super système dont je voulais vous faire part : le bateau-stop ! Il s’agit d’une méthode beaucoup utilisée par les voyageurs au long cours et qui, en plus d’être une sacrée expérience, ne coûte pas très cher. Les yachts et les voiliers recherchent en effet des voyageurs qui, en échange de la traversée, sont prêts à leur offrir une aide sur le bateau : cuisine et entretien pour les noobs en navigation comme nous, médecine pour les diplômés (compétence très recherchée), ou aide à la navigation pour les connaisseurs.    

Il est possible de trouver un bateau en faisant preuve d’un peu de patience et en posant des questions dans les ports fréquentés, mais il est aussi possible de trouver un équipage en passant par des sites dédiés comme La bourse aux équipiers ou Équipier par exemple. J’ai même rencontré quelqu’un qui allait traverser l’Atlantique juste pour l’expérience de faire partie d’un équipage le temps de quelques semaines ! C’est vrai que la route a tout de suite beaucoup plus de saveurs que 6h de sieste mal installée dans un Airbus.

Traverser les océans en cargo est aussi une possibilité, mais on ne s’adresse clairement pas aux mêmes budgets ! Les places y sont chères, il faut compter plusieurs milliers d’euros pour une chambre all inclusive, un peu comme à l’hôtel. L’expérience semble être toutefois assez exceptionnelle et permet de découvrir la vie en mer pendant plusieurs semaines sur un bateau cargo et d’expérimenter la lenteur du temps qui passe.

Le bus et l’auto-stop

La voix routière n’est pas ce qu’il y a de plus propre, mais rassembler les voyageurs permet de réduire l’impact environnemental par passager. C’est le principe du bus et de l’auto-stop (ou du covoiturage).

On peut parcourir de longues distances en bus, et c’est même un moyen de transport que j’ai beaucoup utilisé quand j’étais étudiante fauchée. C’est long, c’est inconfortable, mais on peut traverser les frontières pour vraiment pas grand-chose ! Des compagnies comme FlixBus desservent de nombreux pays. 

Pour ceux qui n’ont pas froid aux yeux, il y a aussi le stop. Je sais que David rêverait d’en faire sur le parcours, et ça arrivera peut-être ! Grimper dans un véhicule permet en tout cas de le remplir davantage et donc d’améliorer son impact écologique !

Il y a tellement de façons de partir à l’aventure sans prendre l’avion ! Et vous, vous partiriez comment ?

*** Céline ***

Cet article est sponsorisé par Bikester, référence du vélo électrique en France. Ils m’ont donné quartier libre pour promouvoir une façon plus éthique et responsable de voyager et ça tombait, vous vous en doutez, pile dans mes préoccupations et découvertes du moment !

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6 commentaires sur “Comment voyager slow ?

  1. Article très intéressant, merci !!!

  2. Bonjour,
    Merci pour toutes ces informations. C’est un mode de voyage que j’ai adopté depuis plusieurs années, sans savoir que cela s’appelait « voyager slow ». Comme quoi.
    En espérant pouvoir reprendre la route prochainement, A bientôt,
    Alicia

  3. Coucou Céline !
    J’ai hâte et en même temps ça me fait peur de lire tout ça car je me dis que dans quelques mois ce sera mon tour.. Quel stress !

    Et encore bonne route 🙂

  4. Hello, Merci de parler de voyage slow ! Je vois que nous sommes de plus en plus nombreux.ses à nous détourner de l’avion ^^ Si je peux ajouter un commentaire, le voyage en cargo est certes moins impactant en terme de carbone, mais très nocif pour les écosystèmes marins. J’ai rédigé un article sur les transports, ça m’intéresserait d’avoir ton avis (https://planetaddict.com/transports-ecologiques/ – tu n’es pas obligée de laisser le lien dans le commentaire si ça te dérange 🙂 ).
    Belle journée !
    Emma

    1. J’ai beaucoup aimé ton article, je suis totalement en phase ! Effectivement le cargo n’est pas sans conséquences sur les milieux marins, mais je ne crois pas que l’on puisse le comparer aux bateaux de croisière dans le sens où le tourisme n’est pas sa fonction première. Le cargo transite d’un continent à un autre avec des marchandises et accueille une dizaine de voyageurs tout au plus qui viennent se greffer sur un voyage qui n’est à la base pas programmé pour eux. L’impact du voyageur qui monte dans un cargo n’est pas le même, je crois, que celui du voyageur qui monte dans un bateau de croisière et soutient ainsi une façon de voyager dangereuse pour les océans.
      Mais rien n’est parfait c’est évident, à chacun de choisir en son âme et conscience !

  5. Bonjour, quel bel article ! Dans cette société où on veut « tous » faire le tour du monde, aller plus loin et toujours plus vite… et bien ça fait du bien de voir qu’on peut tout autant vivre cette vie rêvée sans avions ! Je pars durant tout le mois d’Août parcourir l’Europe avec mon copain grâce au pass Interrail. J’ai tellement hâte !! Bon tour du monde, slow dans le transport mais certainement encore plus enrichissant.

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